Un véritable carnage. L’attaque menée vendredi soir contre une salle de concert près de Moscou a fait au moins 137 morts, selon un bilan officiel dimanche en fin d’après-midi. C’est l’attentat le plus meurtrier en Russie depuis une vingtaine d’années et le plus sanglant revendiqué par l’Etat islamique (l’EI ou Daech) en Europe. Si le groupe jihadiste n’a pas précisé quelle branche de l’organisation était responsable, tous les regards se tournent vers la filière afghane de Daech, l’Etat islamique au Khorasan (EI-K). En lutte avec les talibans et Al-Qaeda depuis sa formation en 2014, l’EI-K multiplie, depuis deux ans les opérations à l’étranger, explique Carole André-Dessornes, chercheuse associée à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste du terrorisme et des rapports de force et violences au Moyen-Orient.
Quand et dans quel contexte est née cette filiale afghane de l’Etat islamique ?
L’EI-K a émergé très rapidement après la proclamation du califat de l’Etat islamique par Abou Bakr al-Baghdadi, le 29 juin 2014. Quelques jours plus tard, plusieurs figures locales annoncent leur allégeance à l’EI en Afghanistan, où Al-Baghdadi envoie, par la suite, en outre des militants depuis la Syrie et l’Irak. A l’époque, personne ou presque n’y prête attention, car tout le monde est focalisé sur l’instauration du fameux califat.