La foule a été fauchée par deux explosions, survenues à treize minutes d’écart. Des corps de femmes, d’hommes, d’enfants ont été brûlés, déchirés, lacérés par des éclats, projetés au sol. Au moins 84 d’entre eux ne se sont pas relevés. Le bilan des victimes, annoncé par un média d’Etat iranien, a empiré heure après heure dans l’après-midi du 3 janvier. L’attentat n’avait pas été revendiqué mercredi soir, et peut-être ne le sera-t-il jamais. Mais ses commanditaires ont ajouté l’insulte à l’horreur en visant l’un des symboles modernes les plus vénérés de la République islamique : le général Qassem Soleimani, dont les pèlerins tués à Kerman venaient célébrer le quatrième anniversaire de la mort.
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Comme chaque année depuis son assassinat dans une frappe de drone américain, à Bagdad, le 3 janvier 2020, des dizaines de milliers d’Iraniens se pressaient mercredi sur la tombe du commandant en chef de la force Al-Qods – l’unité chargée des interventions extérieures iraniennes – dans la périphérie de sa cité natale, Kerman. Depuis la ville, une longue avenue rectiligne mène à travers un bois jusqu’à la mosquée Saheb el-Zaman et au mausolée de Soleimani, au pied des montagnes pelées qui dessinent l’horizon funèbre du cimetièr