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Libération
Reportage

Au kibboutz de Beeri, les réservistes sur le pied de guerre

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Vidé de ses habitants, dont une centaine ont été tués ou enlevés par le Hamas le 7 octobre, le village de Beeri s’est transformé en camp militaire, les yeux rivés sur Gaza, à 5 kilomètres de là.
Vendredi au milieu des bâtiments en ruines du kibboutz de Beeri, les soldats et leurs tanks attendent le début de l’offensive vers Gaza. (William Keo/Magnum photo pour Libération)
par Benjamin Delille, envoyé spécial à Be'eri (Israël)
publié le 20 octobre 2023 à 20h27

«Treize jours déjà ?» Yonatan ne compte plus les jours depuis l’offensive du Hamas, le 7 octobre, il attend le suivant. Le fusil en bandoulière, le sourire en coin, et le regard qui dérive parfois vers l’ouest et Gaza. De Beeri, à 5 kilomètres à vol d’oiseau, on ne distingue pas l’ombre d’un immeuble du petit territoire. Mais quelques fois la trace d’une frappe dans un panache de fumée noire. Voire une lourde détonation indiquant un départ de missile israélien. «Après, ce sera notre tour», espère ce réserviste tout équipé de l’armée israélienne.

Depuis quelques jours, les abords du kibboutz de Beeri, l’un des plus durement touchés par les hommes du Hamas, sont devenus un camp de base pour l’armée israélienne. Les blindés s’y massent comme s’ils revenaient du front. Devant les clôtures et les barbelés, quelques soldats font la sieste sur un tank, la tête posée sur un oreiller, le bras en appui sur la cros