«Mais qu’est-ce qu’ils attendent ? Une deuxième explosion ?» Dans les locaux du parti indépendant Beirut Madinati, l’annonce du taux de participation au soir des élections a figé d’effroi les militants. 41,4 %, sept points en dessous du scrutin de 2018. Une faible mobilisation qui a nui surtout aux partis au pouvoir, le Hezbollah et ses alliés qui perdent leur majorité parlementaire absolue, selon les résultats définitifs annoncés mardi.
Dans un bastion chiite près du quartier d’Al Zarif, le comptage des partisans du Hezbollah s’est fait sur le trottoir, à la lumière d’une lampe à batterie. Malgré l’allégresse des militants fanfaronnant sous le drapeau du parti, le camp du Hezbollah a bien perdu sa majorité absolue à l’assemblée (65 sièges), compte tenu notamment du recul de son allié le CPL (parti chrétien du président Michel Aoun). Mais l’élection ne la privant ni de ses armes, ni du contrôle de ses bastions, la milice chiite conservera sa position hégémonique sur la scène politique.
Une claque pour les partis indépendants
Dans le camp d’en face, à quelques kilomètres, dans un restaurant privatisé par les Forces Libanaises, là où l’ennemi est «l’axe chiite-iranien qui nous menace de l’intérieur», les militants jubilent. L’ancienne milice chrétienne sort gagnante des élections et remporte 19 sièges. Depuis le début de la crise, le parti semble avoir réussi son pari : se forger une image «d’opposition» auprès d’un électorat terrorisé par l’instabilité du rapport de force confessionnel et rétif à l’idée