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Analyse

Au Liban, Israël a carte blanche pour franchir les lignes rouges

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Depuis qu’il a décapité le Hezbollah en assassinant l’un après l’autre ses leaders, Israël se sent les mains déliées, plus que jamais, pour éliminer ses ennemis, quel qu’en soit le coût.
Des soldats israéliens dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 29 septembre. (Menahem Kahana/AFP)
publié le 29 septembre 2024 à 20h52

Baptême du feu au Liban ravagé par la guerre pour le nouveau ministre des Affaires étrangères. Jean-Noël Barrot est à Beyrouth dimanche soir et lundi, en mission humanitaire et politique, pour «apporter le soutien de la France». Paris avait demandé samedi «la cessation immédiate des frappes israéliennes au Liban». Vœu pieux maintenant que l’embrasement est total, alors que la France, les Etats-Unis et d’autres se sont employés à l’éviter depuis un an. On ne compte plus les visites de ministres et d’envoyés spéciaux à Beyrouth pour empêcher le Hezbollah et Israël d’ouvrir un deuxième front, en plus de Gaza. Mais après une confrontation de basse intensité depuis le 8 octobre 2023, Benyamin Nétanyahou a engagé une offensive écrasante contre la puissante milice chiite libanaise qui tirait sur le nord d’Israël, «en soutien à Gaza».

Les avertissements venus de toutes parts contre les risques d’une conflagration régionale n’impressionnent pas plus le gouvernement israélien que les appels insistants de son allié américain, depuis un an, à ne pas bloquer l’aide humanitaire à Gaza ou lancer l’offensive sur Rafah, où s’était réfugiée la moitié de la population de l’enclave. La ligne rouge tracée par l’Egypte contre une occupation