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Reportage

Au Liban, la mort de Yahya Sinwar ne rassure personne : «Notre guerre ne fait que commencer»

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Yahya Sinwardossier
Alors que l’annonce de la mort du leader du Hamas a été confirmée ce jeudi 17 octobre, les Libanais redoutent la prochaine étape du conflit avec Israël.
15/10/24 - Beyrouth, Liban : Des déplacés internes ont trouvé refuge sur la plage de Ramlet el Baida. Plus d'un million déplacés internes fuient les bombardements israéliens dans le sud du pays, dans la région de la Bekaa ou sur Dahié (sud de Beyrouth). Faisant face à des refuges gouvernementaux remplis, ces Libanais déplacés mettent leurs abris précaires (tentes, matelas au sol, et voiture) le long du littoral de Beyrouth. (Aline Deschamps/Libération)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 17 octobre 2024 à 20h44

Au début, ils n’ont pas voulu y croire. Agglutinés autour d’un téléphone portable, Mohammad et ses amis scrutent de près la photo qui semble représenter le cadavre de Yahya Sinwar, chef de la branche militaire du Hamas. «Vous êtes sûr que c’est vrai ? On ne dirait pas une vraie oreille», commente, l’air grave, Wissam, le cadet de ce groupe de jeunes Palestiniens. Il est 17 heures à Beyrouth et, à cet instant, aucune annonce officielle n’a encore confirmé la mort du chef du Hamas. Le groupe d’amis est originaire du camp palestinien de Sabra, non loin de la banlieue sud de Beyrouth régulièrement bombardée par l’armée israélienne. Cet après-midi, ils se baladent dans les environs du quartier de Qasqas, où ils ont l’habitude de venir jouer au basket et au football. «Mais, en ce moment, tout le monde reste chez soi», déplore Mohammad. Au-dessus de leur tête, le bourdonnement des drones israéliens qui quadrillent Beyrouth depuis plusieurs semaines commence à leur peser sur les nerfs autant que les bombardements. «Ici au Liban, on commence à peine à ressentir ce que notre peuple à Gaza vit depuis un an. On le sait bien : à la fin, ce sera nous…» Il fusille le ciel du regard. «… Ou eux.»

«Il y en a toujours un autre à assassiner à la fin»

«C’était