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Libération
Reportage

Au Liban, «on manifeste pour demander aux Américains d’arrêter de soutenir les massacres à Gaza»

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Au lendemain du bombardement de l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza, ce mercredi 18 octobre, ont eu lieu à Beyrouth des manifestations d’ampleur mettent une pression sans précédent sur les chancelleries occidentales.
Devant l'ambassade des Etats-Unis à Aoukar, à l'est de Beyrouth, lors d'une manifestation de solidarité avec Gaza, le 18 octobre. ( Ibrahim Amro/AFP)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 18 octobre 2023 à 20h15

«Nétanyahou, tu as détruit nos maisons et tué nos héros», hurle une foule compacte, dans le nord de Beyrouth. Au loin, une fumée noire émane des environs de l’ambassade américaine. Ce mercredi 18 octobre, des milliers de manifestants confrontent les forces de l’ordre libanaises, jet de pierre contre gaz lacrymogènes. La foule se confond dans un parterre d’étendards : ceux de la milice du Hezbollah, ceux du Parti communiste, ceux du Hamas et les pro-syriens. «On manifeste pour demander aux Américains d’arrêter de soutenir les massacres à Gaza», déclare Hussein. Le jeune homme compresse un drapeau vert du Hamas contre sa cuisse, il s’est blessé dans un mouvement de foule. «Le seul moyen de se faire entendre, c’est la confrontation», affirme-t-il avant de déguerpir.

«Double standard de la France»

Mardi vers minuit, les mêmes manifestants avaient marché vers l’ambassade des Etats-Unis. Les images des morts civiles de la frappe sur l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza venaient d’être partagées sur les réseaux sociaux. Dans la capitale libanaise, des heurts ont éclaté également du côté de l’ambassade de France, visée par une centaine de manifestants. Il avait des militants laïcs, issus du mouvement de la «révolution» qui avait secoué le pays en 2019 et qui fêtait ce soir-là ses quatre ans. Mais aussi des partis