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Libération
Reportage

«Au Liban, on n’est plus en sécurité nulle part» : le Hezbollah à nouveau frappé, les Libanais angoissés

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Guerre au Proche-Orientdossier
Alors qu’une nouvelle frappe a touché vendredi la banlieue sud de Beyrouth, le Hezbollah doit s’adapter dans l’urgence. La guerre s’intensifie à la frontière libano-israélienne, le parti-milice est exsangue et la population craint l’escalade annoncée.
Après la nouvelle frappe dans la banlieue sud de Beyrouth, vendredi. (Bilal Hussein/AP)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 20 septembre 2024 à 19h55

C’est la troisième frappe qui touche la banlieue sud de Beyrouth en plein cœur depuis octobre. Les précédentes avaient laissé deux bâtiments éventrés, celle-ci deux immeubles effondrés. En quelques minutes, le Hezbollah a évacué la zone, éloigné les habitants et les journalistes… Depuis quatre jours, la capitale et le parti-milice sont en ébullition. A chaque jour son attaque israélienne d’ampleur. Ce vendredi soir, les informations parviennent au compte-gouttes dans les médias libanais, et les communiqués officiels chassent l’ombre des rumeurs qui se multiplient. La cible de la frappe serait Ibrahim Akil, un membre historique du Hezbollah qu’Israël accuse depuis plusieurs mois d’être à la tête de la force d’élite Radwan, active à la frontière libano-israélienne. Certains estiment même que l’homme aurait remplacé Fouad Chokor dans l’organigramme militaire du Hezbollah, le chef militaire du parti-milice tué en juillet dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth. L’armée israélienne revendique avoir tué dix autres commandants du Hezbollah dans cette frappe.

Les minutes défilent presque aussi vite que les bilans du ministère de la Santé libanais s’actualisent… Un mort, puis cinq, puis finalement au moins douze. Soixante-six blessés, dont au moins huit dans un état critique. «On n’est plus en sécurité nulle part…» commente Hussam qui habite à quelques rues de ce quartier qu’il traverse tous les soirs à moto pour rentrer chez lui. Une heure plus tôt, le jeune homme se t