Ce mercredi, à 10h30, des silhouettes s’agitent dans la Blom Bank du quartier Sodeco de Beyrouth. Une jeune femme, Sali Hafiz, est entrée dans les lieux pistolet au poing. Quelques complices bloquent l’entrée principale et menacent de mettre le feu à la banque. Maquillage léger et cheveux noirs lissés, la voix de la jeune Libanaise déraille dans les aigus quand elle hurle sur la dizaine d’employées de la banque qui sont en larmes et se sont réfugiées sous leurs bureaux. Certaines ont été aspergées d’essence par la dizaine d’activistes qui sont entrés derrière la jeune femme. Ils filment la scène et font du bruit. Derrière la vitre, dans la rue, quelques personnes se sont agglutinées pour regarder la scène, à peine surprises, au mieux intriguées. «Ça ne m’étonne pas, elle a bien raison», commente un passant.
Sali Hafiz, hors d’elle, finit par s’enfuir après quelques minutes, main sur le nez pour éviter de s’étouffer avec les vapeurs d’essence. Personne n’a été blessé, le pistolet était en plastique et l’architecte d’intérieur de 28 ans et activiste connue, dit repartir avec environ 12 500 dollars (12 495 euros). «J’ai demandé qu’on me donne les 20 000 dollars qu’il y a sur mon compte depuis 2015, mais la banque refuse», explique-t-elle à Libération, qui se trouvait par hasard sur place, avant de s’enfuir. L’immense pyramide de Ponzi qui constituait l’économie libanaise s’est effondrée en 2019, laissant la plupart des dépositaires comme Sali sans accès à le