Dans les quartiers sud de Beyrouth, il n’y a guère que la route de l’aéroport que les voitures osent encore emprunter. La dahiye, «banlieue» en arabe, n’est plus qu’une région aphone, vidée de la plupart de ses habitants. Dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 octobre, l’armée israélienne a mené ici une campagne aérienne inédite visant les «intérêts économiques du Hezbollah». Première étape de cette offensive : viser les branches d’Al-Qard al-Hassan, une institution bancaire affiliée au parti milice chiite. «Ça a bombardé toute la nuit jusqu’à 2 heures du matin, raconte Fatme, une des rares habitantes de la région de Khalde, près de l’aéroport de Beyrouth. Il y a eu des frappes dans toute la banlieue sud, nous avons songé à nous enfuir, mais la route était trop dangereuse de nuit et nous n’avons nulle part ailleurs où aller.» Fatme est originaire d’Alep, en Syrie. Il y a deux semaines, la très jeune femme avait déjà quitté le camp de Bourj el-Barajneh, où elle vivait, au sud de la capitale. Sa maison là-bas a déjà été détruite, et elle et son mari sont désormais ballottés au gré des frappes. Une branche d’Al-Qarq al-Hassan a été détruite à 200 mètres de son dernier refuge, dans le quartier de Choueifat, là où une fumée opaque s’é
Proche-Orient
Une phase inédite de la guerre contre le Hezbollah : «Les frappes peuvent toucher tous les Libanais»
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Lundi 21 octobre à Chiyah, dans la banlieue sud de Beyrouth, après les frappes israéliennes. (Mohamed Azakir/Reuters)
publié le 21 octobre 2024 à 20h13
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