Une tragédie dans le golf d’Aden. Plus de personnes sont mortes dans le naufrage d’une embarcation transportant des migrants au large des côtes du Yémen, a indiqué lundi à l’AFP l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ajoutant que des dizaines d’autres sont toujours portées disparues. Le premier bilan, publié lundi dans la matinée, faisait état de 68 morts sur les 157 passagers de l’embarcation.

«Le bateau se dirigeait vers les côtes de la province (d’Abyan)», a indiqué une source au sein de la police d’Abyan à l’AFP, précisant que «des embarcations de passeurs arrivent régulièrement dans nos régions». «Une vaste opération [a été lancée] pour repêcher les corps d’un grand nombre de migrants de nationalité éthiopienne (Oromos), morts noyés en mer au large des côtes de la province d’Abyan alors qu’ils tentaient de pénétrer illégalement sur le territoire yéménite», a indiqué la direction de la sécurité du gouvernorat d’Abyan dans un communiqué.

«De nombreuses dépouilles ont été retrouvées sur des plages dispersées, ce qui laisse penser qu’un certain nombre de victimes sont toujours portées disparues en mer», selon la même source.

Le mois dernier, au moins huit personnes avaient péri et 22 étaient portées disparues après que des passeurs eurent forcé des migrants à se jeter à l’eau en mer Rouge, selon l’agence onusienne pour les migrations.

Malgré le conflit qui ravage le Yémen depuis 2014, les migrations clandestines se poursuivent notamment à partir de l’Ethiopie. Les migrants traversent par le détroit de Bab Al-Mandab qui sépare Djibouti du Yémen, une route majeure pour le commerce international mais aussi les migrations et le trafic d’êtres humains.

Les riches monarchies pétrolières du Golfe, comme l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis, accueillent une importante main-d’œuvre étrangère venue du sous-continent indien ou d’Afrique. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), «des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées bloquées au Yémen et subissent des abus et de l’exploitation au cours de leur périple». Près de 60 900 migrants seraient arrivés dans le pays en 2024, selon l’OIM. L’année dernière, l’OIM a recensé au moins 558 morts sur cette route, dont 462 à cause des naufrages.

Mise à jour le mardi 5 août à 20 heures avec le dernier bilan