Depuis l’aéroport de Sayun, il faut traverser le désert de l’Hadramaout sur 500 kilomètres pour rejoindre la ville de Marib. Du sable et des montagnes au sommet coupé net, les «tables des géants» des temps immémoriaux du royaume de Saba, ainsi qu’elles sont décrites dans les légendes yéménites. La zone est aujourd’hui contrôlée par le gouvernement reconnu par la communauté internationale. A l’ouest, s’étend le territoire des rebelles houthis, qui se sont emparés de la capitale du Yémen, Sanaa, en 2014. A mesure que les raffineries de pétrole se multiplient, on devine l’entrée de Marib. Les portraits des martyrs de l’armée – les combattants tués par les Houthis – s’affichent au péage. Un homme, grand, portant des lunettes de soleil, y demande les papiers, vérifie l’intérieur des véhicules avant de les laisser passer.
Hommes portant leur kalachnikov en bandoulière, femmes en niqab, enfants dans les rues… L’agitation à l’entrée de Marib rompt avec la monotonie du désert. La population de la ville a littéralement décuplé ces dernières ann