Mohammed, 31 ans, est cuisinier dans un restaurant à Netanya, sur la côte israélienne. Depuis le 7 Octobre, la première chose qu’il fait en rentrant chez lui, c’est d’allumer Al-Jazeera sur la grande télévision qui trône dans le salon familial dans la ville de Baqa, coupée en deux comme Berlin par le mur entre Israël et la Cisjordanie. Mais depuis le 5 mai, l’écran affiche un message de service annonçant que la chaîne est interdite. «On s’y attendait», dit simplement Mohammed, en se rabattant sur son smartphone. L’application marche toujours, bizarrement. Et YouTube aussi. Mais suite à la mise en application d’une loi passée par le parlement israélien le 1er avril, autorisant la fermeture d’un média étranger par l’exécutif pour raisons «de sécurité nationale», les activités de la chaîne qatarie sont officiellement interdites dans l’Etat hébreu.
Celle-ci reste active dans les territoires palestiniens occupés. «Il faudrait que le ministre de la Défense autorise l’extension de la loi ici, pour l’instant, il ne le fait pas», explique Walid al-Omari, chef de la chaîne, installée sur deux étages dans une tour en plein centre de Ramallah. Le «big boss» raille un journaliste anglais stationné à Paris, envoyé spécial sur le départ. Quand ce dernier parle avec le patron, il est plein de déf