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Libération
Reportage

Avec les réfugiés sur les routes clandestines du Liban vers la Syrie : «Si certains sont arrêtés de l’autre côté, ils se prendront une balle dans la tête»

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Conflit israélo-palestiniendossier
Près de 300 000 Syriens et Libanais ont fui les bombardements israéliens vers la dictature de Bachar al-Assad. Mais beaucoup de réfugiés recherchés par le régime sont contraints de rester sous les bombes.
Des réfugiés à la frontière libano-syrienne, près de Masnaa, vendredi. (Mohamed Azakir/Reuters)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 4 octobre 2024 à 20h12

Sur la route rocailleuse de la montagne de l’Anti-Liban, près de Masnaa, dans l’est du pays, Nesrine (1) aide sa petite sœur de 3 ans à grimper les rochers. «Allez, je te tire, tiens-moi la main», souffle-t-elle. A vrai dire, Nesrine n’est pas tellement plus grande, 6 ans à peine. Leur mère, qui marche en tête quelques mètres plus loin, presse le pas. Il faut faire vite. En plein jour, cette famille originaire d’Idlib tente de rejoindre à pied la Syrie voisine pour fuir le Liban en guerre. «Notre maison a été détruite en Syrie, celle au Liban également, explique Fatima (1). Mon mari est mort, mais sa famille est restée dans le nord de la Syrie, nous allons les rejoindre.» Ni les deux petites ni elle-même n’ont pris de bagages, pas même un sac à dos. Fatima tient seulement un nourrisson dans ses bras, qu’elle tente de protéger du soleil avec sa manche. Devant elle, d’autres familles ont pris la route, leur passeur en tête, vers les kilomètres restant de montagne à engloutir.

Cinq minutes avant de franchir la frontière et de rejoindre la Syrie d’Al-Assad, deux solda