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Libération
Anciens combattants

Aymen et Abdelmoutaleb, les visages d’une Libye en quête de stabilité

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Fin de partie pour Kadhafidossier
Ces deux vétérans de Zintan et Misrata, engagés dès 2011 dans les combats pour chasser Kadhafi du pouvoir, incarnent les soubresauts d’un pays en manque d’unité et d’horizon démocratique au moment où une conférence se penche à son chevet.
Aymen as-Saïd et Abdelmoutaleb Mohamed le 11 novembre à Tripoli, en Libye. (Nada Harib/Libération)
par Mathieu Galtier et photo Nada Harib
publié le 13 novembre 2021 à 11h29

Révolutionnaires héroïques, libérateurs respectés, miliciens haïs, chair à canon mobilisable et citoyens oubliés. Les trajectoires croisées des vétérans de guerre Abdelmoutaleb Mohamed, le citadin aux yeux rieurs, et Aymen as-Saïd, le montagnard à la figure plus grave, dressent le portrait d’une Tripolitaine (région ouest de la Libye), à bout de souffle après une décennie de déchirements, mais désireuse de se reconstruire. A l’image du pays, au cœur d’une conférence internationale, vendredi à Paris, qui ambitionne d’organiser des élections d’ici à la fin de l’année.

Aymen as-Saïd a 34 ans, et Abdelmoutaleb Mohamed, 30 ans sont les enfants de cette Libye où résonne encore le fracas des armes qui ont chassé Kadhafi. Ces anciens combattants que Libération a longuement rencontrés tentent de se reconstruire, sans toujours croire au fragile processus démocratique qui tente de tourner la page de la guerre.

La révolution a pris Aymen as-Saïd de court. Originaire de Zintan, au cœur des monts Nefoussa à 200 km au sud-ouest de Tripoli, ce représentant d’une compagnie turque de construction était à Tripoli en février 2011. Il n’a donc pas<