Responsable de l’ONU et diplomates français à Damas
Geir Pedersen est arrivé dimanche à Damas, la première visite d’un haut responsable des Nations unies depuis la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre. Il a aussi appelé à éviter les actes de «vengeance». La France a annoncé de son côté l’envoi d’une mission diplomatique mardi à Damas, la première depuis 12 ans, pour notamment «établir de premiers contacts» avec les nouvelles autorités. Samedi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait affirmé avoir «été en contact avec Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et d’autres parties», le groupe islamiste à la tête de la coalition qui a pris le pouvoir en Syrie, entraînant la chute de Bachar al-Assad.
Ankara prête à aider militairement
La Turquie est «prête» à fournir de l’aide militaire si le nouveau gouvernement syrien le lui demande, selon le ministre turc de la Défense. Yasar Güler a en outre affirmé que les nouvelles autorités s’étaient engagées à «respecter toutes les institutions gouvernementales, l’ONU et les autres organisations internationales» et a promis de signaler toute trace d’arme chimique à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
Retour à l’école
A l’Université de Damas, des centaines d’étudiants en liesse piétinent une statue de Hafez al-Assad, père du président déchu. Les écoliers aussi, certains en uniforme, ont repris dimanche les cours à Damas, pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre. Sur le chemin de l’école, des filles font le signe de la victoire. L’une d’entre elles a dessiné le drapeau à trois étoiles sur sa joue. D’autres brandissent fièrement des drapeaux qui flottent au vent. Selon un employé d’une école publique, le taux de fréquentation dimanche «ne dépasse pas les 30 %», mais «les chiffres devraient augmenter progressivement».
«Epuisement»
Jolani, de son vrai nom Ahmad al-Chareh, a dénoncé de son côté l’incursion des troupes israéliennes dans le sud du territoire après la chute d’Assad mais affirmé que son pays était trop «épuisé» par la guerre pour s’engager dans un nouveau conflit. Israël a mené de nouvelles frappes sur des «sites militaires de l’ancien régime» à Damas et sa banlieue, détruisant un institut scientifique et un «aéroport militaire», selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’OSDH a recensé «61 frappes en moins de cinq heures» samedi soir de la part d’Israël, portant à «446 le nombre total de raids aériens depuis le 8 décembre».
Des bars rouvrent
Après avoir été effrayés par les rumeurs sur une répression contre les vendeurs d’alcool – interdit par l’islam – dans une Syrie désormais aux mains des islamistes, certains propriétaires de bar à Damas ont rouvert leurs établissements, mais restent inquiets.