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Proche-Orient

Benyamin Nétanyahou envisage de prendre la «responsabilité générale de la sécurité» à Gaza après la guerre

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Le Premier ministre israélien a une nouvelle fois rejeté la possibilité d’un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne, et revendique le contrôle de la sécurité à Gaza après le conflit.
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. (Abir Sultan/REUTERS)
publié le 7 novembre 2023 à 12h46

Un mois jour pour jour après l’attaque sanglante du Hamas sur Israël, Benyamin Nétanyahou reste inflexible. Interrogé dans la soirée du lundi 6 novembre sur la chaîne de télé américaine ABC News, le dirigeant israélien a annoncé que l’Etat hébreu prendra «la responsabilité générale de la sécurité» de la bande de Gaza une fois que la guerre aura pris fin, et ce «pour une durée indéterminée».

Car «lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, a ajouté le Premier ministre, nous assistons à l’irruption de la terreur du Hamas» . Le même jour, Oussama Hamdane, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien au Liban, a garanti que le Hamas resterait à Gaza, et n’accepterait pas «un gouvernement de Vichy» dans l’enclave qu’il contrôle depuis 2007.

«Il n’y aura pas de cessez-le-feu»

Lors du même entretien télévisé, le Premier ministre israélien a réitéré son hostilité à un cessez-le-feu général. «Il n’y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages, a martelé Nétanyahou. Cela entraverait nos efforts pour faire sortir nos otages, car la seule chose qui fonctionne sur ces criminels et sur le Hamas, c’est la pression militaire que nous exerçons.»

Des propos qui interviennent quelques heures après que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réclamé un «cessez-le-feu humanitaire», «plus urgent à chaque heure qui passe» dans le territoire palestinien. «Le cauchemar à Gaza est plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité», a-t-il déploré, qualifiant l’enclave d’un «cimetière pour les enfants».

Sur ABC News, Benyamin Nétanyahou a néanmoins ouvert la porte à des «petites pauses tactiques – une heure par-ci, une heure par-là», faisant référence à une déclaration de la Maison Blanche, selon laquelle le président américain Joe Biden avait évoqué la «possibilité de pauses tactiques» avec le dirigeant israélien. De quoi «fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combats, s’assurer que l’aide parvient aux civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d’otages». Ces pauses, «nous les avons déjà eues», a assuré le chef du Likoud.

Interrogé sur sa responsabilité dans l’attaque du 7 octobre, le Premier ministre a répondu : «Bien sûr […], cela ne fait pas de doute et ce doit être résolu après la guerre», admettant que son gouvernement n’avait «clairement» pas respecté son obligation de protéger son peuple.