«Les opérations terrestres en cours à Gaza constituent la seconde phase de la guerre» contre le mouvement islamiste du Hamas, a déclaré samedi 28 octobre au soir, au cours d’une conférence de presse à Tel Aviv le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. «Notre objectif est unique : défaire l’ennemi meurtrier. Nous avions dit ‘’plus jamais ça’', et nous le répétons, ‘’plus jamais ça’', maintenant», a-t-il martelé dans un court discours aux accents terriblement churchilliens. Vaincre le Hamas constitue un «défi existentiel» pour Israël, a-t-il asséné, tout en affirmant que les opérations en cours sont menées de manière «responsable» et en appelant les civils de Gaza «à continuer à évacuer vers le sud» de l’enclave.
A lire aussi
Les mines sont graves. Les trois hommes, en pantalons et chemises noires, se tiennent debout côte à côte, devant les drapeaux israéliens déployés. Ils se regardent à peine. Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, Yoav Gallant, son ministre de la Défense avec lequel les relations sont notoirement peu cordiales, et Benny Gantz, grand rival politique de Nétanyahou et très respecté dans l’opinion publique, qui a rejoint un gouvernement d’union nationale constitué dans l’urgence après les atroces attaques du Hamas le 7 octobre qui a massacré, en une seule journée, quelque 1 400 civils israéliens.
L’objectif de cette conférence de presse, convoquée plus de 24 heures après le début d’une offensive terrestre, maritime et aérienne «sans précédent» sur la bande de Gaza, totalement coupée du monde par les autorités israéliennes, visait manifestement à rassembler les Israéliens derrière un «objectif unique : défaire l’ennemi meurtrier». «Nous avons dit ‘’plus jamais ça’', et nous le répétons, ‘’plus jamais ça’', maintenant», a dit Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre a multiplié les allusions à l’unité nationale, affirmant que «L’extension de l’incursion terrestre a été approuvée à l’unanimité» par le gouvernement d’unité nationale, saluant les «héros», ces soldats, «juifs et non juifs, religieux et séculaires, de droite comme de gauche», tous «unis comme jamais» pour combattre dans ce qu’il a appelé «notre deuxième guerre d’indépendance».
«Au nom de tous les otages»
Benyamin Nétanyahou s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec les familles des otages, sa deuxième depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas. «J’ai le cœur brisé», a-t-il dit, en promettant qu’il les avait «assurées que toutes les possibilités seront explorées pour ramener à la maison leurs proches. Leur captivité est un crime contre l’humanité». «L’effort pour les ramener à la maison» par l’armée israélienne «non seulement se poursuit, mais s’intensifie de jour en jour», y compris pendant les opérations militaires en cours, a assuré Benyamin Nétanyahou.
Un collectif réunissant les familles des plus de 220 otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, avait demandé à être reçu par des responsables du cabinet de guerre. Ils entendent être informés des conséquences pour leurs proches de l’offensive au sol engagée vendredi soir par l’armée israélienne et de l’intensité accrue des bombardements sur Gaza. Ils ont aussi exigé du gouvernement que les négociations soient menées au «nom d’absolument tous les otages», quelle que soit nationalité. La journée de samedi a été ponctuée de manifestations de familles d’otages et de leurs soutiens dans tout le pays, alors que l’inquiétude grandit sur le sort de leurs proches.
Le Premier ministre n’a pas manqué de souligner que «depuis le début de cette guerre, nous avons construit des relations étroites, notamment avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et beaucoup d’autres nations européennes». «Israël ne mène pas seulement sa propre guerre, mais une guerre pour l’humanité», a-t-il clamé, avant de conclure son discours avec une envolée décidément churchillienne. «Nous nous battons pour défendre notre patrie, et nous éradiquerons l’ennemi sur et sous terre. Le bien triomphera du mal, la vie de la mort. Il s’agit de la mission de notre vie ; il s’agit de la mission de ma vie».