Un an jour pour jour après l’explosion qui a ravagé Beyrouth, la communauté internationale reste au chevet des Libanais. Les pays participants à la Conférence de soutien au Liban, organisée mercredi par la France et l’Organisation des nations unies, se sont engagés à apporter environ 370 millions de dollars (312,5 millions d’euros) d’aide à la population, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué. Paris et Washington ont notamment promis chacun 100 millions d’euros d’aide directe à la population.
Parallèlement à ces annonces, des milliers de Libanais ont défilé ce mercredi dans le centre de Beyrouth pour marquer le premier anniversaire de l’explosion meurtrière qui a détruit son port et une partie de la ville, et fustiger, par la même occasion, l’impunité de la classe politique de leur pays. De son côté, Emmanuel Macron, qui présidait la conférence, a critiqué une nouvelle fois les dirigeants libanais, accusés de bloquer la formation d’un gouvernement réformateur et l’enquête sur le drame.
La France est bienveillante à l’égard du peuple libanais dans ces moments tragiques. Elle est aussi exigeante. Avec la communauté internationale, nous avons pris nos responsabilités. C'est au tour des dirigeants libanais de prendre les leurs. L'intérêt des Libanais doit primer.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 4, 2021
Colère
Le 4 août 2020, peu après 18 heures, heure locale, la capitale libanaise basculait dans l’horreur après l’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium, stockées depuis des années dans un entrepôt délabré du port de Beyrouth et «sans mesure de précaution», de l’aveu même du gouvernement. Cette catastrophe de trop dans un pays englué dans la pire crise socio-économique de son histoire, «délibérée», selon la Banque mondiale, a nourri la colère contre une classe politique déjà largement honnie, accusée de corruption et de laisser couler le pays.
L’explosion a fait 214 morts, plus de 6 500 blessés et ravagé des quartiers entiers de Beyrouth. Dans un rapport, l’Unicef vient de mettre en lumière la «détresse psychologique» persistant chez les enfants d’une famille sur trois au Liban après la catastrophe.
Les autorités ont décrété une journée de deuil, mais aucune participation officielle n’a été prévue pour cette commémoration, organisée notamment par les familles des victimes, des groupes de militants et des organisations de la société civile notamment.
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Malgré l’ampleur du drame qui a choqué le monde entier, l’enquête locale n’a toujours pas abouti et aucun coupable n’a été jugé, même si des ex-ministres sont dans le viseur de la justice. La classe dirigeante est accusée de tout faire pour torpiller l’enquête et éviter des inculpations, arguant de l’immunité parlementaire. Pour Amnesty International, les autorités ont «entravé de façon éhontée la quête de vérité».