Au 79e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, l’armée israélienne poursuit ses attaques dans la bande de Gaza, au nord comme au sud, avec un bilan qui ne cesse de s’aggraver de part et d’autre. Et pendant que l’OMS a une nouvelle fois alerté sur l’effondrement du système de santé dans l’enclave palestinienne, le président américain, Joe Biden, a remis la pression sur le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, afin d’éviter les pertes civiles. Emmanuel Macron, lui, s’est inquiété des attaques sur la paroisse catholique de Gaza. Quant aux tractations pour une trêve, elles ont été rejointes par le chef du Jihad islamique, après celui du Hamas.
Jabalia, Gaza et Khan Younès prises pour cible. De nouveaux bombardements ont visé dans la nuit les villes de Jabalia et Gaza dans le Nord, et Khan Younès dans le sud, selon les déclarations du Hamas. Le nord a jusqu’ici été le théâtre d’énormes destructions mais l’armée israélienne a annoncé son intention de continuer à frapper dans le Sud, et va concentrer ses opérations sur Khan Younès, à la recherche d’éventuels responsables du Hamas.
Les morts continuent de s’amonceler. L’armée israélienne a annoncé ce jour que 153 soldats avaient été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Le ministère de la Santé du Hamas a de son côté transmis un nouveau bilan de 20 424 morts depuis le 7 octobre, dont 166 personnes tuées ces dernières vingt-quatre heures.
L’OMS alerte une nouvelle fois sur l’effondrement de la santé à Gaza. Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déploré ce dimanche 24 décembre la «décimation» du système de santé dans l’enclave palestinienne ravagée par la guerre, et réitéré son appel urgent à un cessez-le-feu. L’OMS a averti la semaine dernière qu’il n’y avait plus d’hôpitaux fonctionnels dans le nord de la bande de Gaza.
The decimation of the #Gaza health system is a tragedy.
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) December 24, 2023
But in the face of constant insecurity and inflows of wounded patients, we see doctors, nurses, ambulance drivers and more continue striving to save lives.@WHO and our health partners will continue working side by side… pic.twitter.com/Lq62KoQI1f
Emmanuel Macron inquiet pour la paroisse catholique de Gaza. Lors d’un entretien téléphonique ce dimanche, le président français a exprimé au patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, «sa vive préoccupation» face à «la situation dramatique» de la paroisse catholique de Gaza, où «des centaines de civils de toutes confessions […] vivent sous les bombes et les balles depuis plus de deux mois», selon le communiqué de l’Elysée. Le 16 décembre, deux paroissiennes ont été «tuées de manière indigne» par l’armée israélienne, selon les mots d’Emmanuel Macron, qui a fait part de «ses condoléances».
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a lui annoncé sa présence le 31 décembre à bord du Dixmude, le porte-hélicoptères français ancré dans le port égyptien d’Al-Arich, où sont soignés des blessés graves de Gaza.
Les Etats-Unis insistent pour qu’Israël protège davantage les civils. Une autre conversation téléphonique, cette fois-ci entre Joe Biden et Benyamin Nétanyahou. Ce dimanche, le président américain «a souligné le besoin crucial de protéger la population civile», et les deux hommes ont évoqué les «objectifs» et le «phasage» de l’offensive israélienne, selon la Maison Blanche. Le Premier ministre israélien a répété à son allié vouloir mener cette guerre jusqu’à l’élimination du Hamas. Washington insiste de plus en plus pour qu’Israël privilégie des opérations plus ciblées. Face à la presse, Joe Biden a toutefois précisé qu’il n’avait «pas demandé de cessez-le-feu».
Une délégation du Jihad islamique se rend au Caire. Ziad al-Nakhala, le chef du Jihad islamique, un autre mouvement armé palestinien qui combat au côté du Hamas, est arrivé au Caire ce dimanche pour des discussions avec les responsables égyptiens portant notamment sur «l’arrêt de l’agression sioniste» et «l’échange de prisonniers». Avant lui, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’était rendu au Caire mercredi dans le cadre de ces négociations visant une nouvelle pause dans les combats, qui permettrait la libération de plus d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens.
Les attaques des Houtis se poursuivent en mer Rouge, l’Espagne quitte la coalition. Deux pétroliers ont été visés samedi 23 décembre par des drones lancés par les rebelles yéménites depuis le Yémen, tandis qu’un destroyer américain patrouillant dans la zone, l’USS Laboon, a abattu quatre autres drones d’attaque houthis qui le visaient. Plus tôt dans la matinée, le navire chimiquier MV Chem Pluto a été touché dans l’océan indien par un «drone d’attaque tiré depuis l’Iran».
Mais après plusieurs jours d’atermoiements et une gêne évidente, l’Espagne a annoncé qu’elle ne participera pas à la coalition internationale visant à protéger le trafic maritime en mer Rouge des attaques des Houthis, surtout pour des questions de politique intérieur. Cette alliance, lancée par les Etats-Unis, compte dans ses rangs la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège et les Seychelles.