Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Des chars israéliens ont bombardé lundi plusieurs quartiers de la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, poussant à nouveau des milliers d’habitants à fuir, au dixième mois d’une guerre dévastatrice. La défense civile palestinienne a indiqué avoir reçu des informations sur «des dizaines de martyrs et de blessés» dans certains quartiers, mais a dit ne pouvoir les atteindre en raison de l’intensité des tirs. Des chars ont pris position dans plusieurs quartiers et d’autres continuent d’avancer, aidés par les frappes aériennes et les drones, ont ajouté les témoins. Via haut-parleurs, l’armée a appelé les habitants à évacuer les quartiers d’Al-Daraj et d’Al-Tuffah à l’est de la ville de Gaza.

Tsahal déclare aussi avoir éliminé des «dizaines de terroristes» dans le quartier de Shejaya, «plus de 30» à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et frappé des sites de lancement de roquettes à Khan Younès. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé ce lundi dans un communiqué un nouveau bilan de 38 193 morts et 87 903 blessés sur le territoire palestinien depuis le début de la guerre.

Ce lundi, le Hamas a affirmé que l’armée israélienne avait ordonné l’évacuation de l’hôpital arabe Al-Ahli de la ville de Gaza, à l’ouest du quartier de Shejaya. L’annonce survient après un épisode de bombardements par des drones dans les alentours immédiats de l’hôpital, dimanche. L’établissement de santé avait été touché par une roquette le samedi 14 octobre à l’aube. L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch avait attribué l’explosion à une probable «roquette dysfonctionnelle» tirée par le Hamas. Les images des destructions avaient fait le tour du monde. Tsahal, contacté par l’agence de presse Reuters, n’a pas fait de commentaires. Ce nouvel ordre d’évacuation, qui s’applique également aux immeubles environnants, a provoqué une nouvelle vague de déplacements de milliers de Gazaouis.

Selon l’agence Associated Press, qui a eu accès à des messages échangés par des responsables de la branche politique du Hamas, ceux-ci auraient insisté pour accepter l’accord de cessez-le-feu présenté par le président des Etats-Unis, contre l’avis du numéro 1 de l’organisation, Yahya Sinwar. Les terribles pertes subies depuis le début de la guerre et les conditions de vie qui continuent à se détériorer pour la population de Gaza auraient poussé les officiels du Hamas à revoir à la baisse leurs exigences pour obtenir un accord de trêve, d’après ces communications internes, qui semblent confirmer des tiraillements au sein du mouvement palestinien.

Les négociations entre Israël et le Hamas ont repris au Qatar vendredi. Un haut responsable du groupe palestinien s’exprimant sous couvert d’anonymat a annoncé que son mouvement n’exigeait plus un cessez-le-feu permanent et un retrait total israélien de Gaza pour lancer les négociations sur une trêve et une libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. «Les intentions de Netanyahou sont devenues claires. A chaque fois qu’il y a une percée en vue d’un accord, il bloque tout et intensifie l’agression contre notre peuple», a dénoncé un responsable du Hamas. Pour accentuer la pression en vue d’un accord, de nouvelles manifestations sont prévues lundi soir en Israël.