Après sept semaines comme otages du Hamas, coupés du monde, à l’ombre des tunnels creusés sous la terre de la bande de Gaza, Anucha Angkaew et Manee Jirachat vivent de nouveau à l’air libre, en Thaïlande. Les deux hommes, ouvriers agricoles en Israël, ont été enlevés lors du massacre du 7 octobre.
Alors que les roquettes strient le ciel israélien, Anucha Angkaew et cinq de ses collègues se précipitent dans leurs abris. Vers 7h30, ils quittent leur bunker, pensant aller à la rencontre de soldats israéliens, mais sont abordés par une dizaine d’hommes du Hamas en armes. «Nous avons crié “Thaïlande, Thaïlande”», raconte à Reuters Anucha Angkaew dans une dépêche publiée ce jeudi 7 décembre. «Mais ils s’en fichaient», ajoute-t-il. Deux Thaïlandais sont abattus sous ses yeux, dont un ami d’Anucha, tué «lors d’un acte de violence arbitraire» selon ses mots.
Coups de poing
Avant la guerre entre Israël et le Hamas, quelque 30 000 travailleurs thaïlandais étaient employés dans les champs israéliens et un demi-millier de moissonneurs étrangers travaillaient près de la bande de Gaza le 7 octobre. Au moins 39 ressortissants thaïlandais ont été tués lors de l’attaque, 32 ont été kidnappés à Gaza et 23 libérés au compte-gouttes pendant les sept jours de la trêve.
Désormais de retour à Ban Don Phila, dans le nord-est de la Thaïlande, Anucha Angkaew se souvient des maigres rations de nourriture pour les otages : «Un morceau de pain plat et une bouteille d’eau par jour à se partager.»