Ces souterrains qui courent sous la bande de Gaza font à la fois figure d’objectif et d’obstacle dans l’offensive de l’armée israélienne. Tsahal a affirmé ce dimanche 17 novembre avoir découvert «le plus grand tunnel» que le Hamas ait creusé sous l’enclave palestinienne et débouchant à seulement quelques centaines de mètres de son territoire. «Ce réseau massif de tunnels, qui se divise en plusieurs branches, s’étend sur plus de quatre kilomètres et n’arrive qu’à 400 mètres du point de passage d’Erez» entre Israël et le nord de la bande de Gaza, ont détaillé les forces armées israéliennes dans un communiqué.
«Ce réseau stratégique de tunnels d’attaque […] a été creusé intentionnellement près d’un point de passage destiné à permettre aux habitants de Gaza de se rendre en Israël pour y travailler et y recevoir des soins médicaux», a-t-il ajouté.
Décryptage
Le tunnel est équipé d’un système de canalisation, de l’électricité, de ventilations, d’égouts, de réseaux de communication et de rails. Son sol est en terre battue et ses murs en béton armé, sauf à son débouché, renforcé par un cylindre en métal d’un centimètre et demi d’épaisseur environ. Un photographe de l’AFP qui a été autorisé à s’y rendre a constaté qu’il était d’une dimension suffisante pour faire circuler de petits véhicules.
L’armée israélienne affirme y avoir découvert un grand nombre d’armes prêtes à servir en cas d’attaque par le Hamas.
Des millions d’euros nécessaires
Les forces israéliennes estiment que le tunnel aurait coûté des millions d’euros et a été creusé durant des années sous la direction de Mohamed Sinwar, frère de Yahya Sinwar, le chef du Hamas considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre.
«Le Hamas a constamment et délibérément investi d’énormes quantités d’argent et de ressources dans des tunnels terroristes qui n’ont qu’un seul but : attaquer l’Etat d’Israël et ses résidents», a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne.
«Pour le Hamas, attaquer le peuple d’Israël continue d’être une priorité par rapport au soutien apporté au peuple de Gaza», a-t-il estimé.
Témoignages
Surnommé «le métro de Gaza» par les militaires israéliens, le dédale de galeries a d’abord servi à contourner le blocus imposé par Israël après la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en 2007. Des centaines de galeries ont été creusées sous la frontière avec le Sinaï égyptien pour faire circuler personnes, marchandises, armes et munitions entre Gaza et le monde extérieur.
Dans une étude publiée le 17 octobre, l’Institut de la guerre moderne de l’académie militaire américaine West Point évoque 1 300 galeries sur 500 kilomètres. L’armée israélienne a affirmé début décembre avoir découvert plus de 800 descentes de tunnels, dont 500 ont été détruites.