Une à une, des familles entières apparaissent à l’horizon. Portant à bout de bras quelques effets personnels empaquetés à la hâte, elles traversent à pied un bras du fleuve Nahr al-Kebir, qui marque la frontière naturelle entre le territoire syrien et la région libanaise de l’Akkar. Stationnés à quelques centaines de mètres à peine, des soldats libanais détournent le regard. Ali (1), 70 ans, fait partie de ces nouveaux exilés qui ont décidé de quitter la Syrie après les massacres perpétrés par des groupes affiliés aux forces gouvernementales, qui ont ciblé la communauté alaouite, dont est issue la famille Assad. Selon le dernier bilan du Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR), 420 civils et des combattants désarmés ont été abattus par des factions liées à l’actuel gouvernement. A bout de nerfs, il vient de franchir le cours d’eau, juché sur le dos d’un membre de sa famille. «Nous avons tout perdu, mais Dieu merci, nous sommes en vie. Ces derniers jours ont été terrifiants, les pires de nos existences», souffle-t-il, la voix br
Reportage
«Ces derniers jours ont été les pires de notre existence» : des milliers d’alaouites fuient la Syrie et gagnent le Liban
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Des alaouties syriens traversent le fleuve Nahr al-Kebir, qui marque la frontière naturelle avec la région libanaise de l’Akkar, le 11 mars. (Mohamed Azakir/Reuters)
publié le 12 mars 2025 à 12h47
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