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Interview

Cessez-le-feu à Gaza : «Passer de 60 à 600 camions d’aide humanitaire par jour ne se fera pas du jour au lendemain»

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Gaza, l'engrenagedossier
Si elle offre un répit nécessaire à la population, la trêve ne suffira pas à résoudre les immenses défis humanitaires et la détresse des habitants de Gaza, traumatisés par quinze mois de conflit, estime la coordinatrice d’urgence pour Médecins sans frontières Caroline Seguin.
Des camions d'aide humanitaires attendant d'entrer dans la bande de Gaza ce jeudi 16 janvier. (Reuters)
publié le 16 janvier 2025 à 15h26

Après quinze mois de guerre dévastatrice, qui a fait plus de 46 500 morts, Israël et le Hamas ont convenu mercredi d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cet accord, qui doit encore être ratifié par le gouvernement israélien, prévoit notamment une augmentation de l’aide humanitaire destinée à cette enclave meurtrie par le conflit. Caroline Seguin, coordinatrice d’urgence pour Médecins sans frontières, a passé près de deux mois dans la bande de Gaza, de fin octobre au 20 décembre. Elle déplore un accord tardif alors que le territoire ressemble désormais à «un champ de ruines».

Comment accueillez-vous l’annonce de la trêve dans la bande de Gaza ?

Nous sommes soulagés qu’il y ait enfin une trêve, mais nous restons prudents. Ce n’est qu’un cessez-le-feu temporaire, pas un accord de paix qui conduirait à un arrêt définitif de la guerre. Tout dépendra de la façon dont cette trêve sera mise en œuvre sur le terrain. Depuis le début de la guerre, Israël et les Etats-Unis ont annoncé à plusieurs reprises une augmentation de l’aide humanitaire, qui ne s’est pas produite sur le terrain. La situation n’a fait qu’empirer.

A quoi ressemblait la bande de Gaza lors de votre dernier séjour ?

C’est un paysage de désolation, une alternance entre des champs de ruines et d’immenses camps de déplacés où