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Guerre au Proche-Orient

Cessez-le-feu au Liban : Israël menace le Hezbollah, accusé de violer les termes de l’accord

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Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a fustigé dimanche 5 janvier la présence, contraire à l’accord de cessez-le-feu, de troupes du Hezbollah au-delà du fleuve Litani, dans le Sud du Liban.
La frontière du Liban et d'Israël, le 4 décembre, près du village de Marjayoun. (AFP)
publié le 5 janvier 2025 à 13h11

Alors que les négociations reprennent avec le Hamas, les menaces fusent en direction du Hezbollah. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah libanais de ne pas respecter les termes de l’accord de cessez-le-feu et averti que son pays pourrait être «forcé d’agir». Le responsable a affirmé que les combattants du Hezbollah ne s’étaient toujours pas retirés au nord du fleuve Litani, dans le sud du Liban, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. «Si cette condition n’est pas remplie, il n’y aura pas d’accord et Israël sera forcé d’agir unilatéralement pour assurer le retour en toute sécurité des habitants du nord [d’Israël] dans leurs foyers», a-t-il ajouté.

L’accord de trêve est entré en vigueur le 27 novembre, deux mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, sorti considérablement affaibli du conflit, sa direction largement décimée. En vertu du texte, l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent se déployer dans le sud du Liban et l’armée israélienne s’en retirer sous 60 jours. Il prévoit aussi le retrait du Hezbollah jusqu’à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne. Depuis le début du cessez-le-feu, les deux camps s’accusent mutuellement de violations répétées.

«Nous allons patienter, mais ça ne signifie pas que nous serons patients pendant soixante jours»

«La première condition pour l’application de l’accord est le retrait complet de l’organisation terroriste Hezbollah [jusqu’au nord] du fleuve Litani, la destruction de toutes les armes et le démantèlement des infrastructures terroristes dans la région par l’armée libanaise, ce qui n’est pas encore arrivé», a dit Israël Katz. Une lenteur partagée par l’armée israélienne, qui n’a quitté qu’un seul secteur au sud du pays, Khiam, où l’armée libanaise s’est déployée. Avec la Force de paix de l’ONU, cette dernière accuse par ailleurs Israël d’avoir violé à plusieurs reprises l’accord de cessez-le-feu. Aux premiers jours du cessez-le-feu, les Casques bleus déployés au Liban avaient accusé Tsahal d’avoir violé «environ 100» fois le cessez-le-feu. Le Hezbollah avait de son côté procédé à plusieurs tirs de roquette contre des positions militaires israéliennes dans la même période.

Plus d’un mois après l’entrée en vigueur de l’accord, l’armée israélienne ne s’est retirée que d’un seul secteur du sud du Liban, Khiam, où l’armée libanaise s’est déployée. «Nous avons dit que nous allons patienter et donner une chance pour que les violations israéliennes cessent et pour mettre en oeuvre l’accord. Mais cela ne signifie pas que nous serons patients pendant soixante jours», avait prévenu la veille le nouveau secrétaire du Hezbollah Naïm Qassem. «Nous pouvons perdre patience avant les soixante jours et nous pouvons être patients jusqu’à l’expiration de l’accord. Cela sera décidé par la direction du mouvement.»