Juchés sur des pick-up, kalachnikov en bandoulière et regards alertes, des combattants essentiellement kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) s’enfoncent à vive allure sur les routes cabossées qui bordent l’Euphrate. Le fleuve, large et paresseux, découpe la région en deux : ici, au nord, la partie aux mains de la coalition arabo-kurde (AANES) qui administre le tiers nord-est du pays depuis la chute de l’Etat islamique ; en face, sur l’autre rive, celle sous le contrôle du nouveau gouvernement syrien.
Le convoi s’arrête au pied du vieux pont de béton qui relie ces deux mondes. C’est ici que Mahmoud Jalil, membre des forces de sécurité arabo-ku