Ce mardi 10 décembre, Damas a repris vie. Dans les grandes rues de la capitale syrienne, les rideaux de fer des magasins ne sont plus tirés, et les habitants sont enfin de sortie. Sur le rond-point de Marjaa, les membres du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) sont toujours là, un peu moins dans l’euphorie que le jour de la chute du régime. Certains se rendent utiles et font la circulation. Autour d’eux, une ONG nettoie les rues de toutes les balles des tirs de joie qui jonchent l’asphalte depuis quarante-huit heures. Plus loin, d’autres distribuent des rations de pain aux passants. Et çà et là, quelques tensions apparaissent.
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«Qu’est-ce que tu veux que j’en foute de tes livres turques ? Je veux des livres syriennes !» Dans une boutique de téléphonie, Hussam (1), le propriétaire, s’énerve contre un membre de HTS. Des centaines d’hommes en treillis, comme lui, écument toutes les échoppes pour trouver des cartes SIM compatibles avec le réseau de la capitale. «Va dans le magasin d’à côté», ordonne H