Les recherches se sont finalement soldées par une découverte macabre, dans un contexte de flambée des violences. Le jeune berger israélien porté disparu depuis la veille a été retrouvé mort ce samedi 13 avril en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, l’armée a affirmé qu’il avait été «assassiné dans une attaque terroriste». Aussitôt, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dénoncé «un crime odieux».

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a toutefois lancé «un appel au public» : «Laissez les forces de sécurité agir rapidement dans la chasse aux terroristes. Les actes de vengeance rendront difficile la mission de nos soldats», a-t-il écrit dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter)

Dans la matinée, Tsahal avait déclaré être sans nouvelles de Benyamin Achimeir, 14 ans, parti vendredi matin des fermes de Malachei HaShalom pour faire paître ses moutons, selon sa famille, et qui n’a pas donné signe de vie depuis. L’armée a déployé d’importants moyens pour ratisser les environs et dresser des barrages routiers. Des centaines de civils, dont de nombreux colons, se sont joints aux militaires et aux policiers.

Parallèlement, des violences ont éclaté vendredi après-midi lorsque des colons armés ont attaqué le village palestinien d’Al-Mughayyir, à quelque 500 mètres des fermes, tirant à balles réelles et incendiant des dizaines de maisons et de véhicules tandis que les habitants répliquaient par des jets de pierre. Les heurts ont fait au moins 1 mort et 25 blessés palestiniens à Al-Mughayyir, selon le dernier bilan du ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. L’agence de presse palestinienne Wafa a par ailleurs indiqué que cinq Palestiniens avaient été blessés dans le village d’Abou Falah, près de Ramallah, dans une attaque de colons.

En fin de journée ce samedi, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne a condamné ces actes. «Les attaques des colons ne décourageront pas notre peuple de rester sur ses terres et de faire échouer les entreprises de déplacement et d’expulsion» des Palestiniens du territoire occupé par Israël depuis 1967, a déclaré Mohammed Mustafa dans un communiqué.

Ces attaques visant des villages aux alentours de Ramallah surviennent dans un contexte de violences accrues dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste Hamas et Israël dans la bande de Gaza le 7 octobre. La violence s’est intensifiée en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Au moins 462 Palestiniens y ont été tués par des militaires ou colons israéliens, selon l’Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle administratif partiel sur la Cisjordanie.

La Rapporteure spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a exhorté vendredi «l’ONU à autoriser le déploiement d’une présence de protection» dans les territoires. «L’armée israélienne a largement montré qu’elle ne voulait pas ou ne pouvait pas accomplir cette mission», a-t-elle dit.

Mise à jour : à 18h05, avec l’ajout de la déclaration du Premier ministre de l’Autorité palestinienne.