Il aura à peine fallu deux heures à l’Elysée pour rétropédaler. Lors d’un point presse mardi à la mi-journée avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, Emmanuel Macron lance une proposition pour le moins surprenante : «La France est prête à ce que la coalition internationale contre Daech, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le Hamas.» A 14 heures, une porte-parole de l’Elysée précise qu’il s’agit en fait «de s’inspirer de l’expérience de la coalition internationale contre Daech et de voir quels aspects sont réplicables contre le Hamas». «Nous sommes donc disponibles pour réfléchir, avec nos partenaires et Israël, aux pistes d’actions pertinentes contre le Hamas, ajoute l’Elysée. Ce sera ensuite aux partenaires et notamment à Israël d’exprimer leurs besoins.» A peine émise, la proposition de Macron est donc enterrée. Elle n’avait de toute façon aucune chance de voir le jour.
La coalition contre l’Etat islamique (EI) est née dans la foulée des premiers bombardements américains en Irak le 8 août 2014. La progression des jihadistes est alors fulgurante. Ils viennent de s’emparer de Mossoul, deuxième ville irakienne, et menacent Erbil, capitale du Kurdistan irakien, où les Etats-Unis disposent d’un de leurs plus importants consulats au Moyen-Orient. Le «califat» proclamé alors par l’EI s’étendait sur un territoire grand comme la Grande-Bretagne, à cheval sur l’Irak et l