Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Samedi soir, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation «immédiate» des quartiers ouest de la ville de Jabalia. Des témoins ont rapporté des explosions et des combats continus toute la nuit. Selon Tsahal, des roquettes auraient été tirées depuis cette ville sur le territoire israélien. Début janvier, Israël avait annoncé avoir neutralisé le Hamas dans le nord du territoire palestinien, mais selon l’armée, le mouvement contrôlait «totalement» Jabalia «il y a quelques jours». Le Hamas y a fait état de «dizaines» de morts et «centaines» de blessés, accusant l’armée israélienne de cibler «des immeubles résidentiels» ainsi que «des écoles et abris».

Une frappe aérienne israélienne a tué, ce dimanche avant l’aube, au moins 31 personnes dans une maison du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza. «Les équipes de la défense civile (...) ont pu retrouver 31 morts et 20 blessés dans une maison appartenant à la famille Hassan, visée par les forces d’occupation israélienne dans le camp de Nousseirat», indique la Défense civile de Gaza, précisant que «les recherches de disparus continuent». Des blessés, dont des enfants, ont été sortis des décombres de l’habitation, a rapporté l’agence palestinienne Wafa. Des témoins ont indiqué que la frappe a eu lieu au milieu de la nuit, vers 3 heures, heure locale. L’armée israélienne a dit vérifier ces faits.

A Rafah, les tirs d’artillerie et les frappes aériennes se poursuivent. Sur le terrain, l’armée israélienne a affirmé samedi avoir «éliminé une cinquantaine de terroristes» dans l’est de cette ville majeure du sud de la bande de Gaza, où ses troupes sont entrées le 7 mai, provoquant depuis la fuite de 800 000 personnes, selon l’agence onusienne Unrwa. Les Brigades al-Qods, branche armée du Jihad islamique palestinien, ont aussi affirmé affronter dans l’est de la ville des troupes israéliennes. Des témoins décrivent également des hélicoptères israéliens ouvrant le feu dans cette zone de Rafah. Israël a annoncé que deux autres de ses soldats avaient été tués lors d’une bataille dans le sud de la bande de Gaza.

Les turbulences se font de plus en plus vives au sein du gouvernement israélien à propos de la suite à donner aux opérations militaires à Gaza. Le principal rival de Benyamin Nétanyahou, Benny Gantz, a donné trois semaines au Premier ministre israélien pour adopter un «plan d’action» stratégique notamment sur l’après-guerre dans l’enclave palestinienne, faute de quoi il démissionnera. L’un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d’une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d’une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni [Mahmoud] Abbas», président de l’Autorité palestinienne. «Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair : la fin de la guerre et la défaite d’Israël», a réagi Benyamin Nétanyahou, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d’un Etat palestinien».

L’armée israélienne a annoncé avoir rapatrié le corps d’un otage, Ron Benjamin, 53 ans, récupéré à Gaza, où il avait été emmené mort le 7 octobre. Sa dépouille a été retrouvée avec celles de trois autres otages dont le rapatriement avait été annoncé vendredi, parmi lesquels figure Shani Louk. De nombreux Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv contre Benyamin Nétanyahou, réclamant le retour de tous les otages.

Premier soutien d’Israël, les Etats-Unis, qui s’opposent à une offensive d’ampleur à Rafah, ont annoncé la visite ce dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Le représentant américain doit s’entretenir avec des responsables israéliens et insister sur la nécessité de s’attaquer aux militants du Hamas de manière ciblée, et non pas en lançant un assaut de grande envergure sur la ville de Rafah, a indiqué la Maison Blanche. Vendredi, 13 pays - Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l’UE parmi lesquels la France - ont également adressé à Israël un appel conjoint à ne pas lancer d’offensive de grande ampleur sur Rafah.