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Combats meurtriers dans le sud de Gaza, les pays suspendent leurs aides à l’Unrwa, nouvelles frappes en mer Rouge… Ce qu’il faut retenir du conflit ce samedi 27 janvier

Guerre au Proche-Orientdossier
L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce samedi 27 janvier.
A Rafah ce samedi 27 janvier, dans la bande de Gaza, où nombre d'habitants de Kahn Younès, théâtre de combats intenses entre l'armée israélienne et le Hamas. (Ibraheem Abu Mustafa/Reuters)
publié le 27 janvier 2024 à 15h20
(mis à jour le 27 janvier 2024 à 17h50)

Passage en revue des actualités liées à la guerre au Proche-Orient ce samedi 27 janvier. Pour retrouver le résumé de la journée de vendredi, c’est ici.

Combats meurtriers dans le sud de Gaza. Des combats meurtriers entre l’armée israélienne et le Hamas font rage ce samedi dans le sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de civils pris au piège survivent dans des conditions humanitaires désastreuses, dans la pluie et le froid. La ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, considérée par Israël comme une place forte du mouvement islamiste, est désormais au cœur de la guerre déclenchée par cette attaque. Des images tournées par l’AFP montrent des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants portant couvertures et baluchons qui fuient au milieu des ruines face à l’avancée des chars israéliens. «Ce qui arrive aux enfants et aux femmes est injuste. Nous vivons dans l’humiliation. Arrêtez la guerre ! Arrêtez-la !» s’écrie une habitante. Les combats se poursuivent ce samedi, selon des témoins, notamment aux abords des deux principaux hôpitaux de la ville, Nasser et al-Amal, qui abritent des malades mais aussi des milliers de déplacés et ne fonctionnent plus qu’au ralenti. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que 135 personnes avaient été tuées dans la ville pendant la nuit.

De nouveaux pourparlers en vue d’une trêve. Alors que la guerre ne connaît aucun répit, le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve, qui inclurait la libération d’otages et de prisonniers palestiniens. Le directeur de la CIA va rencontrer «dans les tout prochains jours à Paris» ses homologues israélien et égyptien, ainsi que le Premier ministre qatari, pour tenter de conclure un accord de trêve, selon une source sécuritaire. Près de 250 personnes ont été enlevées en Israël pendant l’attaque terroriste du 7 octobre et emmenées à Gaza, dont une centaine ont été libérées fin novembre durant une trêve. Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 sont présumés morts.

Au cœur de l’aide humanitaire à Gaza, l’Unrwa dans la tourmente. «Nous appelons les pays qui ont annoncé la cessation de leur soutien à l’Unrwa à revenir immédiatement sur leur décision, qui implique des risques graves» pour l’assistance humanitaire, a lancé ce samedi 27 janvier sur X (ex-Twitter) le ministre des Affaires civiles palestinien (Autorité palestinienne), Hussein al-Cheikh. Et pour cause, la pression diplomatique s’accentue un peu plus sur l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, maillon essentiel de l’aide humanitaire et médicale aux civils dans la bande de Gaza, mais critiquée de longue date par les autorités israéliennes. Vendredi, l’agence onusienne a annoncé avoir licencié plusieurs de ses agents, après avoir reçu des informations de la part d’Israël sur «l’implication supposée de plusieurs de ses employés» dans l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre. Cette annonce a été suivie d’une réplique cinglante venue de Washington, qui a indiqué suspendre «temporairement» tout financement additionnel à l’agence onusienne. Dans la foulée, l’Australie, le Canada, l’Italie, la Finlande et le Royaume-Uni ont expliqué prendre la même décision.

Yémen : frappe américaine après une attaque des Houthis contre un pétrolier britannique. Les forces américaines ont frappé tôt samedi un site des rebelles Houthis au Yémen. Une réplique après une attaque de ces derniers contre un pétrolier britannique qui a «pris feu» dans le golfe d’Aden, nouvel épisode de leur campagne visant le trafic maritime international en «solidarité» avec Gaza. «A environ 3 heures 45 locales (1 h 45 heure de Paris), le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a mené une frappe contre un missile antinavire Houthi qui s’apprêtait à être lancé en mer Rouge», a-t-il annoncé sur X, précisant que ce missile présentait une «menace imminente» pour les destroyers américains et les navires marchands dans la région. Les rebelles proches de l’Iran, qui multiplient les attaques contre la marine marchande en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, avaient indiqué vendredi soir avoir tiré des «missiles» contre un «pétrolier britannique, le Marlin Luanda», précisant que le navire, «touché de plein fouet, a pris feu». Mais les frappes américano-britanniques n’arrêteront pas les attaques Houthis ont fait savoir ce samedi après-midi les responsables yéménites.

Juifs et musulmans lancent une initiative pour la paix depuis Srebrenica. Des dignitaires juifs et musulmans ont lancé samedi un vibrant appel pour la paix depuis la ville martyre bosnienne de Srebrenica, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, au moment ou des combats meurtriers continuent à faire rage dans la bande de Gaza. Dans leur initiative pour la paix, signée en présence de la présidente de l’association des mères de Srebrenica, Munira Subasic, et du président de la communauté juive de Bosnie, Jakob Finci, ses deux auteurs appellent à «forger la voie de réconciliation» et à «bâtir activement la paix». Tous deux ont déploré aussi bien les victimes israéliennes de l’attaque terroriste menée le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas contre Israël, que les victimes palestiniennes de la riposte israélienne dans la bande de Gaza. «La résistance à l’occupation ne peut pas justifier des actes criminels, comme l’appel à la lutte contre le terrorisme ne peut pas justifier des meurtres de civils et la punition collective», a résumé le dignitaire des musulmans de Bosnie.

«Vives inquiétudes» de Londres après la décision de la CIJ concernant Israël. Le ministère des Affaires étrangères britannique a exprimé ce samedi ses «vives inquiétudes» au lendemain de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a appelé Israël à «prendre toutes les mesures en son pouvoir» pour éviter un génocide à Gaza. Selon Londres, une telle décision «n’aide pas à l’instauration d’un cessez-le-feu durable». Israël «a le droit de se défendre contre le Hamas», redit le ministère des Affaires étrangères britannique. «Nous estimons que les actions d’Israël à Gaza ne peuvent pas être qualifiées de génocide, et c’est pourquoi nous pensons que la décision de l’Afrique du Sud de porter l’affaire devant la justice est erronée et provocatrice», a-t-il ajouté. La CIJ, la plus haute juridiction de l’ONU, a appelé vendredi Israël à empêcher tout acte éventuel de «génocide» à Gaza. La Cour, qui siège à La Haye, a également enjoint à Israël de prendre «des mesures immédiates» pour permettre la fourniture «de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent» dans la bande de Gaza, sans cependant y appeler à un cessez-le-feu.