C’est la question qui hante Israël et, au-delà, tous les pays concernés à travers le monde. Y a-t-il la moindre chance de récupérer vivants les enfants, les femmes et les hommes pris en otages le 7 octobre par les hommes du Hamas et du Jihad islamique et aussitôt conduits à Gaza ? La menace lancée lundi soir par le Hamas de tuer un otage à chaque fois qu’un bombardement israélien toucherait des habitations civiles de l’enclave palestinienne n’a pas empêché Tsahal de continuer à pilonner Gaza. Ni le Premier ministre israélien de promettre l’enfer aux terroristes. Benyamin Nétanyahou est si affaibli qu’il n’a plus le choix : il doit hausser le ton pour faire oublier qu’il a baissé la garde sécuritaire. Il n’empêche que le dilemme est cornélien, surtout pour les Israéliens qui, jamais, ne renoncent à récupérer un prisonnier.
Pour l’heure, aucun signe de vie ou de mort des quelque 200 otages n’est venu de Gaza. Impossible de savoir ce que cela signifie, on imagine que le but du Hamas est de plonger les familles dans l’angoisse et de faire ainsi monter les enchères. L’armée israélienne doit-elle lancer une offensive terrestre afin de récupérer les captifs par la force ? L’opération risque d’être très coûteuse en vies humaines vu l’entrelacs de ruelles et souterrains qui caractérisent Gaza et que maîtrise parfaitement le Hamas, d’autant que les otages seraient répartis sur différents sites afin de brouiller les pistes. Mais elle est possible et tout indique que le gouvernement israélien s’y prépare. La situation est compliquée encore par le nombre de pays concernés. Au moins vingt-deux nationalités ont été recensées et certains risquent d’être tentés de négocier directement avec le Hamas pour récupérer leur(s) ressortissant(s), à n’importe quel prix, complexifiant encore une situation déjà opaque. Là est la grande tragédie de cette guerre : elle concerne les pays du monde entier mais ceux-ci s’en souviennent uniquement quand ils sont concernés au premier chef.