La scène impliquerait un soldat franco-israélien. Trois associations ont déposé une plainte, ce jeudi 18 avril, en France contre X pour tortures et complicité sur la base d’une vidéo montrant des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens dans une situation dégradante, selon des documents consultés par l’AFP. Cette plainte simple a été adressée à Paris au parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes de guerres et crimes contre l’humanité, selon la plainte et la preuve du dépôt.
Les signataires sont l’association belge «Le mouvement du 30 mars», la française «Justice et droits sans frontières» (JDSF), et l’«association des Palestiniens de France, AL JALIYA, Union des Associations palestiniennes en France». La plainte retient les chefs de «tortures» et «complicité de tortures en tant que crime de guerre» dans «le contexte d’un conflit armé international».
«Situation dégradante»
Elle vise en particulier une vidéo relayée sur les réseaux sociaux «prise par un supposé soldat franco-israélien, filmant des prisonniers palestiniens dans une situation dégradante et faisant état de tortures», qui daterait de janvier et se déroulerait à Gaza, théâtre de la guerre entre Israël et le Hamas, selon des éléments de la plainte. Publiée notamment le 19 mars sur X par Younis Tiwari, un militant de la cause palestinienne qui se présente comme journaliste palestinien, on y entend une voix parlant français disant : «T’as vu ces enculés, mon neveu ? […] Il s’est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l’ont torturé pour le faire parler.»
Checknews
«Vous étiez contents le 7 octobre, bande de fils de putes», dit encore la voix, en référence à l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1 170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. En représailles, Israël a lancé une opération militaire toujours en cours à Gaza qui a fait 33 970 morts selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
«Cet élément isolé prend place dans un ensemble beaucoup plus large de la pratique de la torture par les soldats israéliens», commente Me Gilles Devers, l’un des avocats des associations. A sa réception, le Pnat analysera la recevabilité de la plainte et la compétence des juridictions françaises avant d’ouvrir ou non une enquête.