Une réunion de copropriétaires un peu particulière se tient dans une salle voisine de la tour Jalaa. Ce n’est pas un dégât des eaux, un incendie, ou une catastrophe naturelle qui a provoqué la rencontre, mais trois missiles israéliens. Islam al-Zaim, avocat de 38 ans, était propriétaire de cinq bureaux, au milieu du bâtiment de douze étages. Le 16 mai, au plus fort de ce conflit de onze jours, les forces israéliennes appellent par téléphone propriétaires et habitants de ce bâtiment pour leur signifier que leur immeuble sera détruit dans l’heure. «Mes cousins me préviennent. Et peu après, c’était sur toutes les télés. Al-Jezira a même fait un live. J’arrive en retard. Je suis l’un des derniers à rentrer. Je monte les escaliers. Je n’arrête pas de trébucher. Le courant a été coupé, il fait noir et dehors, tout le monde crie «descends ! «J’ouvre la porte. Je prends mon ordinateur. J’essaie de prendre autre chose, mais je n’arrive pas à penser. Je redescends à toute vitesse. Je suis en état de choc», raconte l’homme, rasé et coiffé de près, au polo multicolore très ajusté. «C’est devenu calme, silencieux. D’un coup, une première frappe. On s’éloigne. Puis, trois minutes après, une deuxième frappe. L’immeuble tremble. Et enfin, une troisième frappe. Tout s’écroule», ajoute Islam al-Zaim. Par
Reportage
Conflit israélo-palestinien : «C’était l’une des premières tours de Gaza…»
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Les ruines de la tour Jalaa, siège d'AP et d'Al-Jezira à Gaza, le 21 mai. (Mahmud Hams/AFP)
publié le 23 mai 2021 à 14h04
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