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Interview

Confrontée à un rude hiver, «la bande de Gaza a été ramenée à l’âge de pierre»

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Alors que plusieurs nourrissons sont morts à cause du froid dans l’enclave palestinienne, la saison aggrave les conditions déplorables dans lesquelles vit la population, alerte Jean-François Corty, président de Médecins du monde.
Au camp de déplacés palestiniens de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 30 décembre 2024. (Eyad Baba/AFP)
publié le 30 décembre 2024 à 17h51

Les habitants de la bande de Gaza devaient déjà subir les bombardements, les privations et les déplacements incessants. Ils font désormais face à l’implacable froideur de l’hiver qui s’abat sur l’enclave palestinienne. Alors que l’immense majorité de la population est contrainte de vivre dans des abris de fortune faits de bâches en plastique ou de couvertures, les autorités civiles de Gaza ont indiqué que six nourrissons étaient morts ces dernières semaines «en raison du froid». Pour Jean-François Corty, président de l’ONG Médecins du monde, qui fournit des consultations médicales dans le centre de la bande de Gaza, la combinaison de ces facteurs risque d’entraîner «une surmortalité alarmante».

Quelle est la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne avec l’arrivée de l’hiver ?

La situation reste dramatique. La bande de Gaza est devenue un territoire hostile à toute forme de vie. L’aide humanitaire, déjà insuffisante, peine à entrer dans le territoire. Les autorités israéliennes bloquent l’entrée d’une aide proportionnée aux besoins. Avec l’arrivée des pluies, certaines zones sont inondées, aggravant encore davantage les conditions de vie. Plus d’un million de personnes vivent sous des tentes ou des bâches en plastique, exposées au froid et aux intempéries. Faire