«La République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté, […] et elle ne demande l’autorisation de quiconque pour utiliser ses droits légitimes.» Par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, l’Iran a rejeté ce mardi l’appel de pays occidentaux à renoncer à ses menaces contre Israël, que Téhéran accuse de l’assassinat sur son sol du chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh. «Une telle demande manque de logique politique, est totalement contraire aux principes et aux règles du droit international et constitue un soutien» à Israël, a ajouté Nasser Kanani dans un communiqué. Il a dénoncé une déclaration qui ne fait «aucune objection aux crimes internationaux du régime sioniste», mais «demande sans impudence à l’Iran de ne pas agir de manière dissuasive» contre un Etat «qui a violé sa souveraineté».
La veille, les Etats-Unis avaient estimé que l’Iran pourrait lancer «cette semaine» une «série d’attaques conséquentes» contre l’Etat hébreu. Washington «partage la préoccupation» d’Israël à propos d’une attaque imminente venant de la République islamique et de ses alliés dans la région, a assuré John Kirby, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Le sujet a été abordé lors d’un entretien du président américain Joe Biden avec les dirigeants français, allemand, italien et britannique, lundi. Tous ont appelé l’Iran, dans un communiqué commun publié par la suite, à «renoncer» à une attaque qui aurait des «conséquences graves» pour la sécurité régionale.
«L’Iran ne cédera jamais aux pressions»
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont tous les deux réclamé une désescalade des tensions lors d’entretiens téléphoniques avec le président iranien, Massoud Pezeshkian. La Maison Blanche a prévenu que si une attaque survenait, «cela pourrait certainement avoir un impact sur les discussions» prévues jeudi sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, accompagné d’une libération des otages israéliens qui y sont détenus. Dans un appel avec le Premier ministre irakien, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a lui réitéré «l’importance de la responsabilité de l’Irak de protéger la coalition internationale d’attaques de milices soutenues par l’Iran». «L’Iran ne cédera jamais aux pressions, aux sanctions, et à la coercition, mais considère qu’il a le droit de répondre aux agresseurs conformément aux normes internationales», avait déjà répondu le président iranien, selon un communiqué publié par l’agence officielle Irna à l’issue de l’entretien téléphonique avec le dirigent allemand.
Frappes
L’Iran et ses alliés ont menacé Israël d’une riposte armée après l’assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort, la veille, du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth. En avril, la République islamique avait déjà lancé une attaque sans précédent de drones et de missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas, attribuée à Israël. La tension est très vive aussi au Liban, après des mois d’échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise entre le puissant mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas, et l’armée israélienne. Cette dernière poursuit son offensive dans la bande de Gaza, qui a tué près de 40 000 Palestiniens depuis le mois d’octobre, d’après les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. Washington a renforcé ces derniers jours sa présence militaire au Moyen-Orient.