Lorsqu’elle a appris mercredi que le mandat d’arrêt visant Bachar al-Assad émis par la justice française était confirmé, Lubna Alkanawati, une militante syrienne des droits de l’homme, a «pleuré». «Au milieu de toutes ces souffrances, de toutes ces douleurs, la France montre qu’il y a encore de la place pour la justice. C’est un signal pour toutes les victimes, cela vaut la peine de se battre. Nous existons, ce qui nous est arrivé est réel. Même s’il ne s’agit que d’un pas, il est d’autant plus important qu’il vise un criminel majeur», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse organisée jeudi dans les locaux parisiens du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM).
La veille, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris avait validé le mandat d’arrêt contre le président syrien, accusé de complicité de crimes contre l’humanité pour son implication dans les attaques chimiques du 4 et 5 août 2013 à Adra et Douma, à proximité de Damas, qui avaient blessé 450 personnes, et dans celles du 21 août 2013 dans la Ghouta orientale, en banlieue de la capitale syrienne, qui avaient fait plus de 1 400 morts, selon les services de renseignement américains. Trois autres dignitaires font également l’objet de mandats d’arrêt pour ces mêmes attaques chimiques : le frère de Bachar al-Assad, Maher, et deux généraux, Ghassan Abbas et Bassam al