Au milieu de son champ d’un hectare planté de tomates, de choux et d’agrumes, Khaled Abou Saif redoute depuis des mois une nouvelle réduction de ses allocations en eau. Agriculteur dans la vallée du Jourdain, il ne reçoit plus depuis un an que 3 500 litres d’eau par mois, au lieu des 5 000 alloués auparavant par le ministère jordanien de l’Eau et de l’Irrigation. Il craint le pire en cas de non-renouvellement de l’accord entre son pays et Israël pour la fourniture de 50 millions de mètres cubes d’eau du Jourdain par an.
Prévu par le traité de paix de 1994 entre les deux pays, cet accord est vital pour l’agriculture jordanienne. Renouvelé pour trois ans en 2021, il expire à la fin du mois d’avril. Sa reconduction semblait compromise du fait de la montée des tensions entre Israël et la Jordanie depuis la guerre à Gaza, mais l’interception, par la Jordanie, de drones tirés d’Iran contre Israël dans la nuit du 14 avril a probablement changé la donne. Un renouvellement d’un an réclamé par Amman devrait être agréé, et Khaled Abou Sa