Lorsqu’il passait à proximité de l’enceinte de l’aéroport militaire de Mezzeh, qui abritait jusqu’à dimanche 8 décembre un redoutable centre de détention, Hussein Shurbaji détournait les yeux. Et il demandait à ses enfants faire de même. «Ne regardez surtout pas», leur intimait-il, érigeant ce centre de torture situé dans le sud de Damas en tabou ultime, comme si le simple fait de regarder signifiait y sombrer. Jusqu’à ce lundi 9 décembre.
Ce matin-là, le retraité de 69 ans originaire de Daraya, en banlieue de Damas, est monté dans sa Citroën pour visiter les lieux symboliques du régime, ouverts à tous depuis la chute du dictateur Bachar al-Assad le dimanche 8 décembre, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes. Pour se rendre compte, pour comprendre la perversité du régime, pour l’histoire aussi, ces lieux symbolisant la q