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Dans Gaza assiégée, la mort d’Ahmed Shameia, «architecte au pays où l’architecture n’est plus»

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Le lauréat du programme P.A.U.S.E. qui devait venir enseigner en France est mort par manque de soins, mardi 13 mai, une semaine après avoir été blessé dans une frappe israélienne dans le quartier commerçant de Gaza City.
Un marché dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 8 mai 2025. (Mahmoud Issa/Reuters)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 15 mai 2025 à 10h59

Il est un peu après 14 heures à Gaza, mercredi 7 mai, quand Ahmed Shameia quitte son dernier chantier. L’architecte de 42 ans aménage une glacerie dans le quartier commerçant de Rimal à Gaza City. Les Gazaouis retapent au milieu des ruines, un signe que la vie continue dans l’enclave, malgré dix-neuf mois de guerre, et deux mois de blocus complet. Professeur d’ingénierie, Ahmed tenait aussi un des cabinets d’architecture les plus côtés de Gaza, avec des centaines de villas à son actif, mais aussi de grands projets, comme le mythique hôtel-musée al-Mathaf, autrefois prisé des étrangers de passage dans l’enclave. Il a continué à travailler pendant toute la guerre, aidant à préserver des bâtiments endommagés.

De la glacerie, il ne faut qu’une dizaine de minutes pour rentrer à l’appartement qu’il partage avec cinq autres personnes. Il s’arrête à un étalage qui vend des tomates : elles sont hors de prix, presque 20 euros le kilo, mais