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Dans Gaza bloqué par Israël, les stocks de médicaments et de nourriture s’épuisent, alertent des agences de l’ONU

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Alors que les points de passage vers Gaza sont fermés depuis sept semaines, le Programme alimentaire mondial annonce avoir livré ses derniers stocks, tandis que l’OMS s’inquiète de la pénurie de matériel médical.
Un médecin palestinien s'occupe d'un enfant blessé à la suite de frappes israéliennes sur des appartements dans un immeuble résidentiel de la rue Yarmuk de la ville de Gaza, le 24 avril 2025. (Omar Al-Qattaa/AFP)
publié le 25 avril 2025 à 21h44
(mis à jour le 25 avril 2025 à 22h02)

Deux cris d’alerte ont surgi simultanément. Le premier provient du Programme alimentaire mondial de l’ONU, qui a annoncé, ce vendredi 25 avril, avoir «épuisé tous ses stocks» à Gaza, où Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire. Le second a été émis dans la foulée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une agence de l’ONU : les fournitures médicales à Gaza sont elles aussi en train de s’épuiser.

Le PAM, l‘une des principales organisations internationales fournissant de la nourriture sur place, a indiqué avoir livré «ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds dans la bande de Gaza», lesquelles «devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours». Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, accusant le Hamas de détourner les livraisons. Ce dernier dément et accuse en retour Israël d’utiliser «la famine comme arme de guerre».

«Des vies en dépendent»

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a pour sa part averti sur le réseau social X que «la situation [était] la même pour les fournitures médicales. Elles s’épuisent». Et d’insister sur le fait que «ce blocus doit prendre fin». «Des vies en dépendent.»

La fermeture des points de passage depuis plus de sept semaines est «la plus longue que la bande de Gaza ait jamais connue», a souligné le PAM. Selon le programme, plus de 116 000 tonnes d’assistance alimentaire – «de quoi nourrir un million de personnes pendant jusqu’à quatre mois» – sont entreposées à proximité des couloirs humanitaires, dans l’attente de pouvoir entrer dans le territoire.

Dans la foulée de ces deux prises de parole, une troisième est venue parachever la description de l’enfer vécu par les habitants de Gaza. Le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a dénoncé sur X le blocus israélien de l’aide humanitaire pour Gaza, y voyant «une famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques». Et Philippe Lazzarini de poursuivre : «Gaza : les enfants sont affamés. Le gouvernement israélien continue d’empêcher l’entrée de nourriture et d’autres produits de première nécessité.»

Selon la Défense civile palestinienne, au moins 40 personnes ont été tuées dans la journée dans la bande de Gaza, où Israël a repris son offensive militaire depuis le 18 mars, après deux mois de trêve, affirmant vouloir contraindre le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages encore retenus depuis l’attaque du 7 octobre 2023.

Vendredi soir, l’armée israélienne a appelé les habitants de trois zones de la ville de Gaza (nord) à évacuer en prévision d’une frappe. «En raison d’opérations terroristes contre nos forces depuis les zones mentionnées, l’armée va lancer une attaque puissante sur toute zone utilisée pour mener ces opérations terroristes», a écrit sur X le porte-parole en langue arabe de l’armée, Avichay Adraee.

Mise à jour à 22 h 02, avec les déclarations de Philippe Lazzarini