Du quartier Rimal, considéré comme le cœur battant de la bande de Gaza, il ne reste que des immeubles éventrés et des montagnes de gravats. Les magasins branchés, les grands bâtiments universitaires et les mosquées ont été anéantis en quelques jours par les intenses bombardements israéliens. «Ça ne s’est pas arrêté depuis samedi, 11 heures», témoigne Jihad, qui vit près de Rimal, joint par téléphone. A 54 ans, ce père de famille a vécu toute sa vie dans la bande de Gaza, dont seize années sous le sévère blocus imposé par l’Etat hébreu depuis la prise du pouvoir du Hamas, en juin 2007. Il a survécu aux offensives militaires israéliennes de 2012, 2014 et 2021. Des guerres meurtrières et éprouvantes, mais qui n’ont rien de comparable avec ce que vivent les Gazaouis aujourd’hui, dit-il. «A l’époque, il y avait des trêves humanitaires, des approvisionnements en eau et en électricité. Là, on est soumis à un blocus total. Ce sont les civils qui paient le prix de choix politiques, d’un côté comme de l’autre. C’est une punition collective.»
En représailles à l’attaque surprise du Hamas sur le territoire israélien, Tel-Aviv a annoncé lundi le début d’un «siège total»