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Enclave

Dans la bande de Gaza bombardée : «Nous n’avons pas d’abri, nous marchons dans les rues sans but précis»

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Soumis à un «siège total» par les autorités israéliennes, les Gazaouis, privés d’eau, d’électricité et de carburant, sont au bord de la catastrophe humanitaire.
Un homme évacue une enfant blessée après un bombardement dans la ville de Gaza, mardi 10 octobre. (Bashar Taleb/AFP)
publié le 13 octobre 2023 à 6h50

Du quartier Rimal, considéré comme le cœur battant de la bande de Gaza, il ne reste que des immeubles éventrés et des montagnes de gravats. Les magasins branchés, les grands bâtiments universitaires et les mosquées ont été anéantis en quelques jours par les intenses bombardements israéliens. «Ça ne s’est pas arrêté depuis samedi, 11 heures», témoigne Jihad, qui vit près de Rimal, joint par téléphone. A 54 ans, ce père de famille a vécu toute sa vie dans la bande de Gaza, dont seize années sous le sévère blocus imposé par l’Etat hébreu depuis la prise du pouvoir du Hamas, en juin 2007. Il a survécu aux offensives militaires israéliennes de 2012, 2014 et 2021. Des guerres meurtrières et éprouvantes, mais qui n’ont rien de comparable avec ce que vivent les Gazaouis aujourd’hui, dit-il. «A l’époque, il y avait des trêves humanitaires, des approvisionnements en eau et en électricité. Là, on est soumis à un blocus total. Ce sont les civils qui paient le prix de choix politiques, d’un côté comme de l’autre. C’est une punition collective.»

En représailles à l’attaque surprise du Hamas sur le territoire israélien, Tel-Aviv a annoncé lundi le début d’un «siège total»