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Témoignage

Dans la bande de Gaza, «il n’y a pas de mots, juste des larmes»

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A 30 ans, l’infirmière Yasmine Lecointre fait partie des rares personnes à avoir pu se rendre dans le nord du territoire, où environ 300 000 personnes restent coupées du monde. De retour de l’enclave assiégée, elle raconte à «Libération» les destructions méthodiques, la lutte des Gazaouis pour leur survie, mais aussi leur courage exceptionnel.
Dans la ville de Gaza, le 3 mai. (AFP)
publié le 3 mai 2024 à 19h29

Il est difficile de trouver les mots justes pour raconter l’horreur qui se joue dans la bande de Gaza. Revenue le 30 avril d’une mission de quinze jours dans le nord de l’enclave assiégée, où presque aucun médecin n’a été autorisé à se rendre depuis le 7 octobre, Yasmine Lecointre, une infirmière de 30 ans, veut poursuivre sa «mission» en France : «Informer sur ce qu’il se passe réellement sur place.»

Originaire de Toulon, la jeune femme a répondu à un appel aux volontaires lancé il y a quelques semaines par Palmed Europe, une association de médecins dont la mission est de venir en aide aux Palestiniens, afin de «donner du sens à son métier». Alors qu’environ 300 000 personnes restent prises au piège dans la partie septentrionale du territoire, selon l’ONU, dans des conditions humanitaires catastrophiques, elle raconte à Libération les deux semaines qu’elle a passées au service de réanimation et aux urgences de l’hôpital Kamal-Adwan, sous les bombardements incessants de l’armée israélienne.

«Je n’ai aucun lien avec le Moyen-Orient. Mais la décision de partir dans la bande de Gaza s’est imposée comme une évidence. Je me suis envolée pour l’Egypte le 14 avril, aux côtés d’une dizaine d’autres médecins volontaires pour Palmed Europe, dont quatre a