Ils sont ceux qui racontent le désespoir d’un territoire coupé du monde, bombardé sans répit depuis l’attaque meurtrière perpétrée par le Hamas en territoire israélien, le 7 octobre. Piégés comme les autres habitants dans la bande de Gaza assiégée, les journalistes payent un lourd tribut depuis la reprise de la guerre entre l’Etat hébreu et l’organisation islamiste. Selon le Syndicat des journalistes palestiniens (PJS dans son acronyme anglais), affilié à la Fédération internationale des journalistes, 24 professionnels des médias ont péri dans l’enclave palestinienne en moins de trois semaines – un chiffre arrêté au 26 octobre. Reporters sans frontières (RSF) comptabilise de son côté 10 décès, plus deux autres au Liban et en Israël. L’ONG, qui précise que son bilan pourrait être amené à évoluer rapidement au fil de l’avancée de ses enquêtes de terrain, ne retient que ceux qui ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions.
Des journalistes installés dans la cour d’un hôpital
Tel fut le cas, par exemple, de Said al-Taweel, Mohammed Sobboh et Hisham Nawajhah. Le 10 octobre, ces trois journalistes se tenaient à plusieurs dizaines de mètres d’un immeuble proche du port de pêche de Gaza, dans l’espoir de filmer sa destruction, annoncée par l’armée israélienne à un des résidents. La frappe a finalement touché un autre bâtiment, et leur a coûté la vie. Nombre d’autres ont succombé suite à l’effondrement de le