C’est une forteresse déchue qui se tient, nue, en contrebas de la voie rapide reliant les villes de Raqqa et de Kobané. A hauteur de la localité de Aïn Issa, un bâtiment militaire aux couleurs incertaines retranché derrière un épais mur de béton et des sacs de sable, fend l’horizon. Il hissait encore pavillon russe il y a un mois et demi.
Déployées à la faveur de la guerre syrienne, les forces du Kremlin ont quitté le site peu après la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre. A quelques mètres de la base désormais déserte, Abdelkrim Hamoud el-Ali, un commerçant de 49 ans, raconte : «Nous avons vu leurs véhicules partir en file indienne. Nous les avons suivis quelques minutes pour savoir où ils allaient. La majeure partie a pris la route qui mène à Alep afin de rejoindre Tartous, mais d’autres ont disparu dans le sens inverse, et ont rallié Qamichli», explique-t-il.
A ses côtés, Aïssa el-Ali, lui aussi commerçant, poursuit : «Les Russes n’ont jamais eu la moindre interaction avec la population, nous ne les voyions que lorsqu’ils se déplaçaient. C’est bien qu’ils soient partis. Néanmoins, il f