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Libération
Reportage

Dans le sud du Liban : «Je ne sais pas s’il est raisonnable de reconstruire cette maison alors que la guerre pourrait reprendre»

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Guerre au Proche-Orientdossier
Alors que l’armée israélienne occupe toujours les villages frontaliers, les Libanais de retour dans leur maison découvrent les dégâts, tiraillés entre reconstruire et attendre l’issue du cessez-le-feu.
Les dégâts d'une frappe israélienne, après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, à Tyr, dans le sud du Liban, le 29 novembre 2024. (Adnan Abidi/Reuters)
par Arthur Sarradin, envoyé spécial à Tyr et à la frontière libano-israélienne
publié le 3 décembre 2024 à 7h48
(mis à jour le 3 décembre 2024 à 12h25)

C’est à la lumière des pleins phares que Farah découvre les ruines de sa maison. Au premier jour du cessez-le-feu entre Israël et le Liban, elle vient de faire huit heures d’un trajet épuisant depuis Beyrouth, prise dans le cortège de ceux qui, depuis deux mois, avaient dû fuir la cité côtière de Tyr au Sud-Liban. En clair-obscur, sa voiture éclaire les restes d’un immeuble de la vieille ville qui avait pourtant survécu à toutes les guerres précédentes. Devant elle, la façade d’un autre semble prête à s’effondrer, et un immense cratère dévore le quartier près de la rue Rachid-Karamé. «Où est-ce que l’on va dormir ? interroge-t-elle. La maison de ma sœur a les vitres brisées et les portes arrachées. Elle est infestée de rats. Je vais peut-être devoir retourner à Beyrouth.»

Ce soir-là, ils sont des milliers comme elle, à découvrir