Le silence est écrasant, rompu ici par une frappe, là-bas par le bourdonnement d’un avion… ponctué parfois par des mots que la population libanaise peine à formuler : «La guerre approche, on le sent.» C’est ce qui se dit dans le sud du Liban. Depuis quelques jours, les échanges de tirs d’artillerie vont croissants entre le Hezbollah et l’armée israélienne, la plupart ciblant des positions militaires. L’un d’eux a pourtant déjà coûté la vie à un journaliste, Issam Abdallah, confrère de Reuters mort sous une frappe israélienne, loin des positions du Hezbollah. Dans cette région, la population sait son destin ballotté, suspendu à l’ouverture éventuelle d’un front.
«Tu leur dis bien que tu es prêt à te battre»
La ville de Khiam se trouve à l’est d’une route longeant les hauteurs de la barrière frontalière. Fief de la milice du Hezbollah, elle est chargée du poids des amertumes laissées dans l’histoire par les combats et