Il était trois heures du matin jeudi quand Ahmad a été réveillé par des bruits de voix dans la rue, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, aux abords de Tulkarem en Cisjordanie. «Ils parlaient hébreu, j’ai tout de suite compris, dit l’homme de 28 ans, la peau sombre et les traits tirés. Je suis allé dans la cuisine pour voir, et il y a eu une grosse explosion.» En face de lui, un mur entier manque. Le rez-de-chaussée de la maison de son voisin est entièrement détruit. Une odeur d’acétone plane dans l’air.
C’est la sixième fois en quelques mois que l’armée israélienne s’introduit en force dans ce dédale de rues étroites construit à flanc de colline, où vivent plus de 15 000 personnes, descendantes de réfugiés palestiniens de la région de Haïfa en Galilée. La troisième fois depuis le début du mois d’octobre. La guerre avec le Hamas n’a pas entamé la volonté de Tsahal de «tondre la pelouse» dans les localités palestiniennes rebelles.
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Nour Shams fait partie de ces points chauds de la lutte armée palestinienne qui, ces deux dernières années, s’est ancrée dans plusieurs villes de Cisjordanie. Les effectifs de ces groupes armés sont restreints, quelques centaines d’hommes tout au plus, mais ils posent un problème stratégique épineux aux Israéliens. Efficaces, soudés et bien for