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Libération
Reportage

Dans les régions kurdes de Syrie, «quelque chose a changé, il règne un parfum de liberté»

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L’annonce de la levée des sanctions internationales et l’arrêt des frappes turques font souffler un vent d’espoir dans la région d’Amûdê, ville à majorité kurde du nord-est du pays.
A Girê, près de la frontière turque, le 26 mai. (Alexandra Henry/Hans Lucas pour Libération)
par Laurent Perpigna Iban, envoyé spécial en Syrie et photo Alexandra Henry. Hans Lucas
publié le 30 juin 2025 à 6h00

Dans les ruelles de Girê, petite bourgade de 500 habitants, un soleil de plomb frappe les habitations. Le village kurde, adossé à la frontière turque, est fait de murs approximatifs en terre crue, de sols craquelés par la chaleur, de venelles silencieuses et d’ombres bien trop rares. Il est également fait de manques : pas d’électricité depuis quinze jours, sécheresse depuis des semaines, absence de soutien financier étatique depuis des décennies.

Aussi rural que pauvre, Girê s’inscrit dans cette Syrie laissée pour compte et affectée de longue date par tous les maux : la brutalité du régime déchu des Assad, une économie extrêmement dégradée par les sanctions internationales, ainsi que les incessantes frappes turques, qui font régner la terreur jusque dans les bergeries.

Assis en tailleur dans son salon, Said Ali, 57 ans, essuie patiemment les gouttes de sueur qui ruissellent de son crâne. «Nous n’avons plus d’électricité depuis deux semaines, le générateur du village est tombé en panne. Notre quotidien est terriblement difficile, cela ne date pas d’hier. Les sanctions nous ont rendu la vie impossible et